Découvrez Saint-Pétersbourg en trois jours durant une croisière de luxe.
Si Moscou est la capitale la plus orientale d’Europe, Saint-Pétersbourg est au contraire la ville la plus européenne de Russie. Si la première impressionne, la seconde enchante.
Fondée par Pierre le Grand comme une fenêtre sur l’Occident, l’ancienne Petrograd déploie à travers ses palais et ses perspectives grandioses tous les fastes architecturaux des XVIIIe et XIXe siècles. En dépit des problèmes, celle que ses habitants surnomment affectueusement « Piter » connaît actuellement des réformes et des transformations massives après un sommeil de près de 80 ans.
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Le centre historique
Pendant deux siècles, l’immense Russie fut gouvernée depuis un périmètre d’un demi kilomètre de long, entre la place Dekabristov et la place Dvortsovaïa sur laquelle débouche la perspective Nevski. La place Dvortsoya fut témoin des révolutions de 1905 et de 1917 et accueillit des manifestations en faveur de la démocratie lors de la tentative de putsch de 1991. Elle est dominée par la silhouette verte et blanche du palais d’Hiver, œuvre de l’architecte italien Rastrelli, qui surgit tel un mirage rococo avec sa profusion de colonnes et d’immenses statues. L’intérieur, réaménagé par Catherine II et ses successeurs, présente un décor de style classique. Résidence des tsars de 1762 à 1917, il abrite désormais une partie du musée de l’Ermitage. Ce dernier, qui occupe également trois autres bâtiments (Petit Ermitage, Grand Ermitage, théâtre de l’Ermitage), renferme une fabuleuse collection de peintures. Il possède, en outre, des départements consacrés à la préhistoire, à l’art gréco-romain, à l’Egypte ancienne et aux antiquités russes et orientales. D’intéressantes expositions temporaires ont lieu périodiquement. Vu la taille de l’ensemble – le palais d’Hiver comporte à lui seul 1 057 pièces – et le nombre de visiteurs (trois millions par an), la visite nécessite un bon plan et pas mal d’organisation. À proximité de la place, s’élève la flèche dorée de l’Amirauté, siège de la marine russe de 1711 à 1917. Malgré sa robuste apparence, la flèche construite en bois était presque entièrement pourrie avant le début des restaurations en 1996. Le bâtiment actuel (1806-1823), de style néoclassique, abrite l’école navale. Plus loin, la coupole dorée de la cathédrale Saint-Isaac (1818-1858), dessinée par l’architecte français Montferrand, surmonte l’horizon de Saint-Pétersbourg. Ne manquez pas la vue splendide du haut de la colonnade qui court le long du dôme.
La perspective Nevski
La perspective Nevski est à Saint-Pétersbourg ce que les Champs-Élysées sont à Paris. Cette immense artère, jalonnée de bâtiments élégants, s’étend sur 4 km, de l’Amirauté au monastère Alexandre-Nevski, sur la berge de la Neva. Il s’agit du centre névralgique de la ville, en particulier pendant les nuits blanches du solstice d’été qui drainent un monde fou. Dans la longue liste des personnalités ayant habité cette célèbre avenue figurent les écrivains Gogol, Dostoïevski et Tourgueniev, le danseur Nijinski ainsi que les compositeurs Tchaïkovski et Rimski-Korsakov. En vous promenant, levez le nez pour ne rien perdre de la richesse des détails architecturaux. Vous passerez devant la cathédrale de Kazan (siège du musée de la Religion), l’ancien bâtiment de style Art nouveau du fabricant de machines à coudre Singer (converti en librairie), les arcades du grand magasin Gostiny Dvor et la vaste place où trône la statue de Catherine II entourée de ses nombreux amants. Bon nombre de boutiques méritent le coup d’œil pour leur décoration intérieure de style XIXe, Art nouveau ou Art déco. À travers l’architecture grandiose des palais de Saint-Pétersbourg, on imagine sans peine les inégalités flagrantes entre l’aristocratie et le peuple qui devaient conduire à la révolution bolchevique de 1917. A l’extrémité est de la perspective Nevski, le palais Beloselski-Belozerski (vers 1840), occupé jusqu’en 1991 par le bureau local du Parti communiste, arbore des stucs rouge sombre et des rangées d’atlantes musculeux. On doit à Rastrelli, l’architecte préféré (et amant) de l’impératrice Elisabeth, le palais Stroganov (1752-1754), doté d’une belle façade baroque verte et blanche. Il appartenait à une puissante famille dont on peut voir aujourd’hui les collections de tableaux et d’icônes.
Le jardin et le palais d’été
Situé non loin de la perspective Nevski, le long de la Neva, cet élégant parc à la française s’inspire de celui du château de Versailles. Au XIXe siècle, l’aristocratie locale aimait à se promener au milieu de ses pavillons, de ses fontaines et de ses statues disposés suivant une rigoureuse symétrie. À l’une de ses extrémités, le modeste palais d’été (1704-1714), construit pour Pierre le Grand, fut le premier palais de Saint-Pétersbourg.
Petrogradskaya storona et la forteresse Pierre-et-Paul
C’est à Petrogradskaya storona (« le côté de Petrograd »), sur la petite île de Zayatchi, que se tient le monument le plus ancien de Saint-Pétersbourg, la forteresse Pierre-et-Paul, édifiée en 1703 pour défendre le territoire pris à la Suède. Jusqu’en 1917, elle servit surtout de prison politique dont le premier hôte fut Alexis, le propre fils de Pierre le Grand. Elle connut par la suite des personnages illustres tels que Dostoïevski, Gorki, Trotski et Alexandre, le frère aîné de Lénine. La façade très dépouillée de la cathédrale voisine dissimule un superbe intérieur baroque dans lequel reposent la plupart des membre de la dynastie des Romanov. Les restes du dernier tsar Nicolas II, de la tsarine Alexandra et de trois de leurs cinq enfants y furent inhumés en 1998 lors d’une cérémonie controversée.
L’île Vasilevsky
La plus grande île de Saint-Pétersbourg vous attend à l’embouchure de la Neva. Les principaux sites se concentrent à la pointe orientale, juste en face de l’Amirauté. En dehors des bâtiments maritimes, de l’université et de belles vues sur la ville, elle possède plusieurs musées. Citons en particulier le musée cenral de la Marine de guerre, le musée de Zoologie et le musée de l’Académie des Beaux-Arts. Le musée d’Anthropologie et d’Ethnographie conserve, entre autres, des curiosités anatomiques peu ragoûtantes provenant de la kunstkammer a de Pierre le Grand. Des colonnes rostrales, des phares ornés de proues de bateaux, se dressent à l’extrémité de l’île. Le palais Menchikov, construit en 1707 pour le gouverneur de Saint-Pétersbourg, a été transformé en musée et recèle des objets et des meubles du début du XVIIIe siècle.
Petrodvorets
La plupart des souverains d’Europe ont voulu bâtir leur « Versailles » et Pierre le Grand n’a pas fait exception à la règle. Sur un superbe site à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Saint-Pétersbourg, Petrodvorets regroupe un ensemble de palais largement détruits pendant la Seconde Guerre mondiale et reconstruits à l’identique. Les quelque cent quarante fontaines et les nombreux plans d’eau, notamment la majestueuse Grande Cascade ornée de statues dorées, contribuent beaucoup au charme de l’endroit. Le Grand Palais de Pierre le Grand fut considérablement agrandi sous le règne de l’impératrice Elisabeth par l’architecte Rastrelli et redécoré à l’époque de Catherine II. Il renferme du mobilier et des peintures d’origine que les Russes eurent la bonne idée de mettre à l’abri avant les bombardements allemands. Beaucoup plus modeste, la charmante villa Monplaisir, constitue un havre de paix face à la mer.
Palais de Catherine
Témoins de la grande époque des Romanov, les palais d’été de Tsarskoïe Selo (rebaptisés Pouchkine en 1937, pour le centenaire de la mort de l’écrivain) se tiennent à 25 km au sud de Saint-Pétersbourg. Ils furent construits entre 1744 et 1796 sous les règnes d’Elisabeth et de Catherine II. La pièce maîtresse de l’ensemble est le vaste p alais Catherine (1752-1756), un bel édifice baroque conçu par Rastrelli, qui présente une façade bleue et blanche couronnée de coupoles dorées. Ne manquez pas, à l’intérieur, l’exposition Fabergé.
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